mardi 24 juin 2014

Banalité

Ce blog est muet depuis qu'elle est entrée dans ma vie. Je n'ai pas envie de dire une banalité, du genre que j'ai enfin trouvé la bonne. Je la connais elle aussi depuis assez longtemps, on se croise avec la danse traditionnelle, une fois par mois au moins, sans que "rien" ne se passe. Et ce jour là, le 4 Mai, nous sommes restés collés quand la musique s'est arrêté. Depuis c'est un amour fou qui grandit de jour en jour, réveille les corps endormis, et rayonne autour de nous. Ce qui se passe à l'intérieur se voit à l'extérieur, comme chez Macdo ;-)

dimanche 13 avril 2014

Deuil

[Edit 27 Avril 2014]

Elle était souvent vêtue de rouge. Elle changeait rarement de tenue et cela lui donnait l'air familier des photos qui ornent parfois les intérieurs avec leurs inusables vêtements. Une jolie femme qui ne se cachait pas d'être rouge, d'autant plus extravertie que son âme souffrait à l'intérieur. Ses éclats de rire traversaient le bar quand un courtisan lui glissait dans l'oreille des mots insupportables. Il faut savoir plaire pour être aimée.
Je la voyais souvent après mon dernier jour de travail à la ville, en compagnie d'un ami parqué énergiquement dans la catégorie des amis afin de ne pas se retrouver seule au monde quand les amants sont usés. Je suis donc devenu un autre ami, Elle m'appelait l'Homme du Vendredi, nous avions des discussions passionnantes sur le sexe.
La boulimie et l'anorexique sont deux manifestations de la même fascination : quand la satisfaction n'existe pas, faut-il s'obstiner à se remplir, ou se réfugier dans la privation. Nous arrivions à discuter de la chose avec bonheur, sans que jamais une parole blessante ne soit jetée.
Avec le temps j'ai senti des signes de lassitude et d'abandon de notre part, chacun offrant le flan à l'autre au delà de la discussion pour se laisser toucher. Le doute s'est emparé de nos convictions abruptes, et nous a laissé muets quelques fois, à nous regarder dans les yeux. Je l'aimais sans le dire, tellement convaincu que rompre l'Omerta serait la fin du monde, et encore sous le choc d'une amitié sacrifié sur l'autel de l'Amour.
Elle était vêtue de rouge ce jour là, quand je l'ai aimé. Ce Vendredi était aussi la fête de la musique, le jour de permission. Un jour de réjouissance obligatoire n'est pas de bon augure pour l'Amour, c'est presque aussi gerbant que le devoir conjugal. J'ai appris par l'ami qu'un travail de remplacement qui lui était échu ce soir là. J'avais fait mon deuil de notre rendez-vous habituel et j'errais dans la ville, seul.
Je décide de passer le Pont de Fil pour fuir l'armada des hordes festives subventionnées. Ce pont piéton permet de passer au nord de la Loire à pied ou en vélo, c'est un refuge sans voiture, au dessus de l'eau de vie. Je m'engage sur le pont et je regarde les gens que je croise de loin en loin quand soudain je vois du rouge. Un petit point rouge qui oscille et semble emporter avec lui un nuage de points de couleurs ternes. Je me laisse bercer par ce mouvement, parce qu'il est harmonieux comme aucun autre et qu'il est rouge.
Le rouge est au centre comme un cœur qui bat, et les autres gravitent gaiement tout
autour, retenus par une force élastique invisible. L'assemblage vivant se rapproche, et peu avant que l'on se croise, je la reconnais enfin comme si je n'espérais plus la voir. Soudain je me souviens qu'Elle travaille ce soir là, elle accompagne un groupe de gaillards handicapés. Ils sont armés d'instruments de musique et de sourires. Pour eux, c'est une véritable fête car ils ont cette liberté intérieure qui manque aux personnes conditionnées par l'éducation. Cette vérité me touche plus que toutes les démonstrations de joie programmée ce jour là. On s'est embrassé et chacun a continué son chemin, mais mon cœur est resté avec Elle.
On a continué à se voir tous les Vendredi soir, elle racontait ses déboires avec les mecs et je pleurais intérieurement pendant que les autres se gaussaient. Six mois plus tard, le premier jour de l'année, je lui ai envoyé "je t'aime" par la messagerie téléphonique. Elle a fait mine de ne pas le comprendre, m'a-t-elle confié plus tard. Je lui ai ensuite écrit une lettre, avec la main et le cœur, que j'ai glissé dans un objet que je devais lui donner car je n'avais pas son adresse.
Une autre amie dans le cercle a été gravement malade et a décidé de faire confiance à la médecine. Cela nous a rapproché. Je venais presque tous les jours pour accompagner la mort sur ordonnance de celle qui n'est plus. La vie a retrouvé son prix, on a pu rester l'un près de l'autre sans parler, sans cette hémorragie de mots qui d'ordinaire nous offrait le prétexte d'être ensemble.
Lors de l’anniversaire de l'ami, qui était aussi l'amande jumelle de la sacrifiée à l'hôpital, nous avons organisé un repas dans l'appartement abandonné, avec la bénédiction de la malade qui toute sa vie a tout donné. J'étais seul avec la Femme en Rouge, réjouis par la complicité de faire du bien à qui n'attend plus rien.
Ce soir là, il y avait son homme du moment, qui est parti dans un accès de colère. Tout le monde est parti subitement, et nous nous sommes retrouvés tous les deux. Elle a pleuré, je l'ai prise dans mes bras. Nous sommes allé nous coucher. Elle a évoqué mon premier "je t'aime" excusable par l'alcool du premier jour de l'année, et ma lettre, sans faire davantage de commentaires. J'ai posé une main sur le sein qu'elle m'offrait et je l'ai regardé dormir, en la caressant doucement pour ne pas la réveiller.
La semaine suivante, nous avons passé la soirée chez l'ami fatigué attendant la mort de sa moitié transférée dans un service de soins palliatifs. Ce fut le seul service où nous avons trouvé un médecin humain, le seul qui n'avait rien à vendre.
Tout le monde a confessé ses souffrances, Elle plus que tout les autres, et je l'ai encore prise dans mes bras pour lui faire sentir qu'elle n'était pas seule au monde avec sa souffrance. En sortant de chez l'ami, je l'ai tenue par la taille, et nous sommes retourné dans l'appartement abandonné par la grande malade. Nous avons à nouveau partagé une nuit douce, j'ai posé ma main sur son ventre qui venait de porter la vie mais qu'un Prince ne voulait pas.
Je n'ai joué aucun autre rôle, j'ai épongé son chagrin, sans rien demander d'autre que le joie d'être près d'elle, et de lui donner de la tendresse. Je me suis fait tout petit, j'ai cherché ses mains apeurées, j'ai caressé son dos en dégrafant au passage son soutien-gorge, et je l'ai enveloppé pour que son sommeil soit plus doux. Le lendemain midi elle avait rendez-vous à l’hôpital pour suivre son avortement, seule car les princes n'ont que le courage de foutre. Et moi je n'ai pas proposé de l'accompagner. Nous sommes restés dans le lit, elle semblait paralysée, incapable de se lever, je lui ai massé un peu le dos, la seule partie de son corps que je pouvais toucher, je l'ai cajolée, chahutée un peu pour lui donner un peu de cette énergie vitale dont il lui reste si peu car elle la gâche à nier la réalité de ses blessures : l'Amour qu'elle n'a jamais reçu de ses parents, et qui lui fait confondre la maltraitance avec l'amour.
La mort nous a mis dans les bras l'un de l'autre, mais Elle a décidé de faire le deuil avec ses anciens démons. L'intimité que nous avons partagé a disparu, j'ai été maltraité, méprisé comme tous des hommes qu'elle croit aimer, et je me suis éloigné pour me protéger. J'ai déversé sans ménagement tous les mots que j'avais mis de côté pour elle, comme il est d'usage avec les personnes chéries qui vont nous quitter trop rapidement. Je lui ai donné le lien ce ce blog, car je ne lui ai jamais rien caché.

J'ai aimé la mort qui m'offrait ce cadeau, avec un relent de mauvaise conscience que je croyais guéri. Maintenant, il faut faire le deuil de l'amie, de l'Homme du Vendredi et de la Femme en Rouge.

jeudi 10 avril 2014

Colère

Ce blog tente d'expliquer comment mes amitiés avec les femmes peuvent devenir un cauchemar.

Un jour, je parle d'Amour, et elles se mettent à me traiter comme un salaud, elles me méprisent, et coupent toute communication avec moi.

1 ) comment sont-elles restées amies pendant toutes ces années sans me démasquer ?

2 ) pourquoi sont-elles subitement en colère contre moi ? qu'ai-je fait ?

3) pourquoi la colère ne passe pas ?

Je ne suis pas un mec dégueulasse, je suis un mec bien. Certaines le disent elles-mêmes, comme pour s'excuser de me traiter de la sorte. Et nos amis communs ne comprennent pas.

Je n'ai pas couché avec elles même si l'occasion s'est présenté, car je ne veux pas les violer comme ont fait les hommes qui se sont servi de leurs corps.

Elles sont en colère, une colère immense. Cette colère ne se calme pas pour une raison simple : je ne suis pas la bonne cible ! C'est une compulsion de répétition. Je subis exactement le même sort que les hommes qui couchent avec, et qui sont censés eux aussi incarner l'Amour.

J'encaisse un moment - ce que je ne devrais pas faire trop longtemps - puis j'envoie chier, pour me protéger. Je deviens le mec méchant et frustré, autre paradoxe très étrange car j'ai été heureux plusieurs années à leur côté sans les toucher. On m'accuse même parfois d'avoir simulé une amitié sincère pendant toutes ces années.

En ne faisant pas le sexe avec elles, j'espère démontrer que je ne les ai pas "baisé" ou arnaqué. Elles n'ont donc aucun argument sexuel pour effacer cette amitié durable qui exista entre nous, et que je pleure d'avoir perdu.

En donnant de l'amour - tel qu'enseigné par leurs parents - je suis censé les maltraiter, exiger des sacrifices insupportables, les rabaisser. Elles connaissent le prix de l'amour : elles se plaignent de leur vie sentimentale avec amertume depuis des années. Mais en sortant de cette norme consternante je ne suis pas dans le "rôle", je ne suis pas dans l'amour qu'elles connaissent depuis toujours, celui frappé dans notre chair par nos parents.

En recevant l'Amour de leur part, je prends la place de l'enfant qu'elles furent. Elle reproduisent donc le comportement du parent "aimant" : elles me méprisent. Ce mépris est très précisément celui qu'elle ont encaissé pendant toute leur enfance : ne pas exister, être un encombrant pour la personne aimée. Elles ne me répondent plus, ni au téléphone, ni par messagerie, ni de vive-voix en présence des autres !

Quand j'essaie de savoir pourquoi je suis maltraité de la sorte, je pointe du doigt leur comportement et je suis vite accusé de les juger, de les insulter ... alors que je parle d'Amour avec une véritable liberté intérieure. Quand je ne peux plus supporter leur mépris, je leur balance mes conclusions en vrac car j'en ai besoin pour tourner la page. Je pense que ce n'est pas constructif, c'est pourquoi je le fais maintenant sur ce blog.

Cette colère est tombée sur moi uniquement à cause de l'Amour que j'ai exprimé. Car pour ces femmes, l'amour - appris avec leurs parents - est assimilé au mépris, à la contrainte, à la culpabilité de ne pas être assez bonne. Cet amour appris de travers laisse ces femmes dans une perpétuelle insatisfaction, car elles détruisent elles-mêmes tout ce qui pourrait ressembler à l'Amour en reproduisant la maltraitance infantile. Souvent, la peur de l'abandon incarnée dans le corps par la maltraitance des premières années n'est pas loin, et favorise aussi la rupture précoce dont elles prennent l'initiative afin d'éviter de revivre l'impossible abandon du bébé que nous avons été (faire ses nuits).

Pour se donner l'illusion de la liberté, et maintenir le déni des souffrances de leur enfance, elles décident qui va les violer, et qui sera abandonné. Mais aucun de ces deux actes n'est un acte d'Amour, et leur joie est triste, même pour les chanceuses qui arrivent à jouir.

En incarnant l'Amour, je deviens la cible de cette colère enfouie contre les parents, et je paie un prix que je n'ai pas à payer. Pourtant je suis le même homme, qui les aime depuis des années sans le dire - Cyrano sort de mon corps - j'ai seulement exprimé cet Amour le jour où j'ai senti des signes. Je les aime, et je fais ce que je peux pour soigner ce qui est le drame de leur vie. Je ne peux pas le faire contre leur volonté, je leur propose en vain les livres d'Alice Miller. Je suis le diable.

lundi 31 mars 2014

L'arbre

L'arbre de la connaissance

Je vois l'orgasme comme un arbre. L'arbre de la connaissance au sens biblique, celui qui fut annexé par les religions pour nous frustrer puis nous asservir, celui que la société de consommation laïque monnaye sans davantage de scrupules.

Un arbre ne fait pas toujours le bonheur quand il est mal placé. Il est difficile de transplanter un arbre, d'autant plus qu'il grandit. Il faut donc le planter au bon endroit.

Les hommes

Certains hommes ne peuvent jouir que d'une manière violente, en humiliant la femme. Ils ont besoin de rester dans un cadre de domination, c'est eux qui maîtrisent la situation, qui draguent, qui pénètrent. Certains autres ne peuvent jouir que frappés, humiliés, fouettés. Ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces modèles de comportement étriqués sont souvent la risée des femmes parce qu'ils n'assurent pas. Il y a aussi les hommes qui lassés par des femmes méchantes quoique insatisfaites, deviennent homosexuels. Pourtant l'orgasme est aussi masculin, le corps vibre, parcouru de spasmes incontrôlables. Jamais je n'ai vu un orgasme masculin (autre que le mien) dans un documentaire ou un film pornographique, même ancien. On y voit en général le mâle éjaculer péniblement avec un affreux rictus, car l'amour ça fait mal, c'est bien connu. L'orgasme masculin est un tabou.

Les femmes

Certaines femmes ne peuvent jouir qu'en étant insultées, traitées de salope et fessées. Combien de femmes ont besoin d'être rudoyées pour y arriver ? maltraitées avec des mots crus ? Les hommes plaisantent, ils aiment ça, et bien sûr en dehors de la chose on se respecte, c'est juste pour rire, juste pour avoir du "bon" sexe. Pourquoi la sexualité demande-t-elle ce comportement schizophrénique ? Combien de femmes ne parviennent à la jouissance qu'avec un homme jetable ? avec des fantasmes de viol ? Et combien sont incapables de prendre leur pied avec un "mec bien" qui les respecte et les aime ? Et que signifie l'orgasme pour ces femmes ?

Pour les femmes:
http://perso.lvideoservices.net/MediaPerso/MassageOrgasme.avi
Le même doublé en français par mes soins:
http://perso.lvideoservices.net/MediaPerso/MassageOrgasmeFr.avi
Rien trouvé pour les hommes, mais cela fonctionne pareil. On peut avoir un orgasme sans éjaculer, et inversement. Le mien est encore un peu bloqué au niveau du dos. J'ai besoin de massage ;-)

Les votes blancs

On peut choisir de ne pas rentrer dans toutes ces cases, mais on se retrouve très seul. On est méprisé, traité de frustré, jugé d'autant plus durement que ceux qui jouent ne sont pas heureux de leur sexualité : ça les fait chier qu'on endure pas la même misère. L'abstinence montre qu'il est possible de ne pas soumettre notre sexe aux lois imposées par cette société violente. On tend un miroir qui dérange. J'ai beaucoup souffert par le passé de cette exclusion, mais maintenant je le gère en me disant que la vie des femmes que j'aime ne m'appartient pas. Je n'ai ni les outils ni la volonté pour les changer. On ne peut changer personne, chacun doit faire son chemin. Ce qui me fait souffrir, c'est de verbaliser ce qu'elles vivent avec les autres hommes, et d'être traité de manipulateur, de jaloux, de gourou. Quand on refuse le viol consenti, on est accusé de tous les vices. Je suis même jugé coupable de leur manquer de respectn de les insulter, moi qui ne les "baise" pas comme tout le monde. Quant aux violeurs à qui elles consentent l'ultime faveur - avec ou sans jouissance - c'est pas pareil. Inconsciemment il faut que ça ressemble à l'amour appris pendant l'enfance, à la violence éducative ordinaire. J'en pleure à chaque fois.

Les recettes

Pour nous aider à rentrer dans le rang, et consolider le mythe d'une société heureuse avec d'autant plus de ferveur qu'elle s'écroule, on nous propose des tas de recettes faciles. Le fantasme de viol est proposé comme solution au plaisir, c'est expliqué à nos enfants par la pornographie officielle gerbante. Prendre un petit billet ne fait pas de mal : maman ou putain, il faut choisir son camp. L'homme propose et la femme dispose : signe en bas et ferme les yeux. La sodomie, il faut essayer, c'est pour cela que tu n'y arrives pas. Le mariage ou le concubinage prend la forme d'une prostitution légale. Les magazines féminin ne sont pas loin derrière le "hard core" de Canal+. L'éducation sexuelle à l'école arrive avec le même esprit, juste derrière l'éducation tout court : "t'es pas belle quand tu pleures" "faut souffrir pour être belle" "fais pas la gueule" "les garçons ça pleure pas". Pour les récalcitrants du sentiment, il reste l'ablation et la greffe.

Ces recettes qui capitalisent sur la violence initiale ne font que renforcer le problème de terrain sur lequel est planté l'Arbre. L'Amour sera en décalage croissant avec la jouissance, ce que l'on appelle  vulgairement l'usure du couple, entretenant ainsi les couples dans des rapports violents.

Grâce à ces recettes souvent publiées par nos maîtres, on se retrouve bien seul si on ne refuse de jouer au jeu. Le pacte sexuel sordide basé sur le non respect de l'Autre semble la seule façon de rencontrer l'intimité de l'autre, à laquelle nous aspirons. Combien de femmes aveuglées par ces recettes rejettent l'amour véritable d'un "mec bien" qui les respecte ? Et combien d'hommes se laissent tenter par le simulacre en faisant semblant que ça va bien ?

Les enfants

Dans ces arbres poussent nos enfants.
Ils reproduiront les comportements que nous n'auront pas eu le courage de regarder.

Le terrain

La violence est omniprésente dans notre société, le respect de l'autre n'existe pas dans le prolongement du respect impossible de l'enfant (Alice Miller). Le respect de soi-même, la capacité à dire "non" ou "je n'ai pas envie" n'existe pas davantage. Pour cette raison l'Arbre a du mal à pousser, et quand il pousse c'est généralement sur une terre sans cœur.

L'orgasme est souvent basé sur le viol consenti, car la femme qui ne jouit pas encore offre généralement son corps au plaisir de l'homme, faute de mieux. Cette jouissance restera parquée à cet endroit maudit où fut planté l'Arbre : dans le jardin du viol.

Les enfants battus qui associent l'amour aux coups, restent parqués dans le trip SM.

Cette chair est triste, car l'Amour ne peut pas la toucher par sa grâce. L'Amour ne pollinisera pas l'Arbre : on pourra jouir avec des mecs qui aiment le foot et la bière, car ce sont les plus nombreux et qu'on a appris sur le tas, mais pas avec l'amour de notre vie. Combien de femmes regrettent l'amour de leur vie ? pourquoi donc le couple n'a-t-il pas fonctionné si l'Amour était là ? pourquoi font-elles leur vie avec des mecs juste parce qu'elles arrivent à jouir avec ? ou pire : avec des mecs qui ne se soucient pas de leur jouissance. On a fini de faire l'amour quand Monsieur a vidé ses couilles.

Je me suis longtemps demandé si la femme sans joie qui se laisse violer "par amour" était moins malheureuse que celle qui vit avec un mec pour le cul. Je crois que c'est égal, car aucune des deux relations n'est basé sur le respect de soi ou de l'autre, ce respect méthodiquement détruit par notre éducation violente. Je pose comme préalable à toute relation le respect, et cela ne me laisse pas grand monde à fréquenter.

J'arrive enfin à verbaliser cette intuition ancienne qui me fait refuser le sexe sans l'Amour depuis toujours. Et c'est aussi pourquoi je m'intéresse aux femmes qui ne jouissent pas, ou du moins pas de travers, car il est encore temps de choisir une relation basée sur le respect, l'estime de soi, le refus de la culpabilité et du pardon : le bon endroit pour planter l'Arbre.

C'est également pourquoi j'en parle avant, car une fois la chose faite, il n'est pas facile d'avouer qu'on fait semblant, ou qu'on aimerait un autre style, surtout avec le temps qui passe. Je suis généralement choqué par les discutions sur le sexe qui laissent augurer un comportement programmé sous l'influence des même poncifs de la pornographie au magazine féminin. Tout le monde a peur de ne pas être "normal".

EDIT le 7 Avril 2014.

samedi 22 mars 2014

Je ne t'aime plus

On ne peut pas ne plus aimer.

Peut-être a-t-on cru aimer et refoulé l'idée que c'était une illusion, dans ce cas on a jamais aimé. Quand on a aimé vraiment, on aime toute la vie, même après la mort de la personne.

C'est important pour nos enfants à qui il est impossible de raconter qu'un jour on pourrait ne plus les aimer. L'Amour n'a pas de date limite, ce n'est pas un contrat avec des clauses qui pourraient devenir caduques.

C'est aussi important de ne pas renier l'amour qui brûla entre leurs parents, et dont ils sont le fruit. Cela reviendrait à dire qu'ils sont une erreur que l'on regrette, une vie sans cause.

On peut aimer plusieurs personnes, par exemple les personnes du passé, celles du présent. On aime aussi plusieurs enfants, et nos amis. C'est le même Amour, multiple, nourrissant.

Pour beaucoup, le sexe est une preuve d'Amour, le sacrifice est-il à ce point couteux ? le sexe n'est-il pas un plaisir ? Doit-on acheter l'Amour avec notre corps ? Que dire de l'Amour de nos amis et de nos enfants ? est-ce de l' Amour au rabais ?

Non, il n'existe qu'une seule sorte d'Amour, celui qui se réjouit de la joie de la personne aimée, et qui est triste devant ses malheurs. L'Amour est un état d'esprit, une expérience intérieure qui nous connecte, et non une relation exclusive qui serait sacralisée par un pacte sexuel.

L'Amour fait du bien à la personne qui aime, on se sent vivant, animé, même si la relation n'est pas réciproque. L'Amour ne fait mal que si on voit la personne aimée souffrir (et cela fait encore plus mal si elle refuse de l'aide).

On parle de chagrin d'amour, mais cette douleur n'a rien à voir avec le désamour. La relation amoureuse panse les blessures, et rend la vie plus douce. La fin de la relation fait revenir à l'état antérieur, et par contraste est accusée d'être responsable du mal. Mais on ne peut pas être plus malheureux ... qu'avant de s'être connu. Ce n'est pas de l'Amour, c'est une toxicomanie, et la descente est pénible. Il faut soigner le mal de vivre, par exemple avec une thérapie primale, pour ne plus souffrir du désamour.

L'amour est le contraire d'un commerce.
Il permet de recevoir sans se sentir redevable.
Il permet de donner sans attendre la récompense.
On peut aimer des personnes disparues, absentes ou écartées de notre vie.

Je l'expose avec la détermination d'un Hara-Kiri auquel je suis habitué et dont je veux raconter l'histoire. J'ai longtemps vécu cette confession comme un geste inutile, une compulsion qui semble attirer la haine et le le mépris, mais je sais maintenant que c'est la voie de l'Amour.

Cette définition de l'Amour est une hérésie pour la plupart des femmes que je rencontre qui considèrent la relation amoureuse comme différente. Le sacrifice de leur sexe place la relation amoureuse dans un étau : la possession et l'exclusivité, qu'elles soient exigées ou subies, sont un commerce sordide qui n'est plus de l'Amour.

Pourquoi la dichotomie amour / ami ? pourquoi ces femmes que j'aime ne peuvent-elles pas faire l'amour avec un ami ? pourquoi choisissent-elles de se faire maltraiter par leur "amoureux" ?

Elles revivent de manière compulsive la violence éducative ordinaire. Le bonheur est un escalier du haut duquel nous avons été le plus souvent jeté dès notre naissance, comme des spartiates. Il faut remonter ces marches une à une, sans griller les étapes pour éviter la rechute.

Voici d'après moi les première marches. Je les agrémente de quelques mots de ces amies que j'aime et qui souffrent. Certaines vivent dans l'abstinence avec leurs enfants, d'autres baisent avec tout le monde. Aucune n'a jamais joui. Après avoir gravi ces premières marches, on peut commencer à cultiver le bonheur.

1) l'absence de respect de soi

Cela me surprend toujours de la part de personnes aimantes, qui traitent bien leurs enfants, ont lu Alice Miller, et parlent en conscience de leurs blessures d'enfance. Le respect est dans le discours mais il n'est pas revécu.

"j'ai envie d'être sa chose" : la femme qui ne sait pas dire non vit la relation sexuelle comme un viol consenti. Elle justifie son sacrifice au nom de l'Amour : le "violeur" n'a pas davantage été respecté dans son enfance, et c'est pour lui normal de "prendre" sa femme, sans demander.

"il me prenait sans ses bras, et on finissait toujours par faire l'amour" : tu ne disais jamais non ? il est peu probable d'avoir un orgasme dans ces conditions. Il ne faut faire que ce dont tu as envie, ne pas te forcer !

"à un moment il arrête de bouger" (elle mime le mec qui jouit en regardant ailleurs) "et là je sais que c'est fini, mais c'est pas grave, on recommence plus tard" : quoi est fini ? as-tu joui toi-même ? Monsieur a fini et toi tu attends que monsieur remette çà ? c'est ça faire l'amour ?

"il m'a fait l'amour 7 fois dans la nuit" : que veux-tu dire ? il a éjaculé 7 fois ? et toi ? tu as senti quoi dans ton ventre ? as tu été parcourue de spasmes délicieux ?

"l'orgasme n'est pas la panacée, on peut prendre énormément de plaisir autrement" : je ne dis pas le contraire, je ne réduis pas la chose à sa conclusion, mais prendre tout ce plaisir sans jamais jouir à la fin est une immense frustration ...tu es mal-baisée ! (ce n'est pas une insulte, ton homme devrait te parler du problème).

"la sodomie ? tu laisse faire, et si ça rentre, ben c'est rentré, et voilà" : ça fait pas trop mal et Monsieur est content ? alors c'est bien ?

"ah il était chiant celui là, il voulait tout le temps que tu je lui tortille les tétons" : tu réduis la relation amoureuse à bien peu de chose, pourquoi coucher avec ce mec ?

"il avait tellement insisté que j'avais dit d'accord sur le coup, et maintenant que je ne veux plus il m'accuse de ne pas avoir de parole, il dit qu'il ne peut pas compter sur moi pour rien" : si tu refuses de faire cette chose, on a plus rien à se dire dans la vie.

"c'était un romantique, il m'apportait des sushis au lit" : est-ce si émouvant ? est-ce vraiment la plus belle histoire d'amour de ta vie ? ne peut-on pas espérer davantage d'une relation amoureuse ? offrir ton corps contre une barquette de sushis, j'en ai pleuré

"je lui ai dit que c'était terminé entre nous, et il me demande de lui rendre service une dernière fois" : cet homme considère que faire l'amour c'est juste lui rendre service ? cela m'a fait pleurer ça aussi

2) l'absence de respect des autres

"j'arrive !" m'avait-elle envoyé par texto à 200 mètre de l'appartement ... et plus aucune communication jusqu'au lendemain après midi, je ne me suis pas senti respecté

"J'ai le droit de ne pas être amoureuse de toi ... je ne veux plus être amie avec toi ... je ne supporte pas que tu ne le respecte pas ... je veux que tu me laisses tranquille" : une interdiction d'aimer sans appel dans la boite mail qui contient 397 messages. Je n'ai pas demandé de faveurs, j'ai été présent, aimant, disponible, pendant presque deux ans. Je n'existe plus.

"tu n'écoutes pas ce que je dis" : on dirait ma mère ! ce que tu dis est-il un ordre auquel je suis implicitement obligé d'obéir comme si j'étais ton petit garçon ?

Nous avons dormi ensemble et discuté jusqu'à midi, son téléphone sonnait toutes les 10 minutes, avec des appels ou des textos, dès 9 heures du matin. Elle scrutait le numéro appelant, et elle commentait : "fait chier celui là", "pff, le relou", "non mais il va pas le lâcher", "ah, encore lui, raz le bol" ... en refusant toute communication avec tous ces hommes formidables. Je suis maintenant rangé dans la même catégorie, sans l'avoir violé comme les autres. Je n'ai pas de regrets car je l'ai toujours respectée, et je me suis respecté moi aussi.

3) estime de soi

"je ne peux pas supporter que tu veuilles mon bien" : as-tu la certitude d'être si mauvaise ? as-tu honte d'être aidée ? on t'a tellement mis la pression pour y arriver toute seule, sans demander la charité, sans déranger les autres, que tu es prête à souffrir en silence toute la vie ?

"je ne supporte pas que tu m'aimes, car moi je ne t'aime pas" : et alors ? pourquoi est-ce à ce point insupportable ?

"je suis nulle, je ne sais pas le faire" : ne pas savoir n'est pas une faute, il suffit d'apprendre avec une personne gentille

"tu es un mec bien" : je suis inéligible pour le pacte sexuel sordide qui est le standard de la vie de couple en France. La belle n'imagine pas un autre type de relation que la prostitution légale. Pourquoi est-il insupportable de ne pas rendre cet Amour qui est donné ? pourquoi la femme se sent-elle obligée de rendre l'Amour sous forme de service sexuel ?

"c'est beyrouth là dedans" en parlant de son sexe au petit matin

"je suis un peu blonde" "mes seins ne sont pas beaux" "j'ai trop grossi" "je me sens moche" je me maquille, je me parfume ... je suis une affreuse femme, indigne d'être aimée pour moi-même.

4) culpabilité

"je suis habillée comme une pute, comme d'habitude" : elle se met en valeur pour séduire, et s'insulte elle-même

"je ne veux pas te faire souffrir" : pourquoi cette noble pensée ? si tu ne m'aimes pas, laisse moi tranquile avec les milliards d'autres d'hommesque tu n'aimes pas

L'humour est une carapace, et cultiver l'auto-dérision pour les drames sentimentaux que l'on subit n'est pas thérapeutique. Il faut s'en ouvrir dans l'intimité, à des amis. Si nous ne sommes pas capables d'en parler entre amis, ce sera encore moins possible dans un couple ou chacun fait semblant pour "avoir" l'autre.

"je regrette que tu sois amoureux de moi" : comment peut-on se sentir coupable d'être aimée ?

Pour jouir, il faut s'estimer digne de jouir, et avoir évacué la culpabilité d'être une salope. Les femmes qui jouissent sont rares et les hommes ne s'en inquiètent pas. Où est l'orgasme des corps ? où est l'extase ? où est l'Amour ?

Pour ceux qui aiment le sexe, la chasse et la séduction deviennent un mode de vie glauque sur lequel on tente désespérément de greffer l'Amour. Comment peut-on séduire sans culpabiliser ? Comment la confiance peut-elle survivre à la séduction ?

Fromage ou dessert

J'aime le sexe, et quand l'occasion se présente dans le rang de mes amies, je l'exprime. Je dis "je t'aime", je l'écris, en expliquant que ce n'est pas une demande d'engagement, mais seulement l'expression d'un désir. Je connais généralement la personne depuis longtemps, et il existe une relation forte, intime, en laquelle j'ai confiance. Pourtant, cela ne fonctionne pas.

Je ne suis plus dans l'engagement, je refuse le commerce, je ne chasse pas. Mais l'environnement est tellement pollué par ces pratiques que je deviens le paria, le miroir tendu, le juge, le gourou. On me rejette : "je ne suis plus ton amie".

J'espère rencontrer un jour une femme qui aura la force de regarder la vie avec un autre regard. Je ne veux pas de la solitude à deux car elle est bien plus triste : on a même pas l'excuse d'être seul.

Pour se détendre de ma prise de tête:
https://www.youtube.com/watch?&v=lUr3XbROoA8